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Débords de mère
9 mai 2011

Au choix

Photo0034Vous savez bien que votre vie est faite de choix. Des choix avec différents degrés d’importance, et dont l’impact sur le restant de votre vie sera plus ou moins significatif.

Le choix de vos études, par exemple. Au moment de le faire, vous avez une telle pression que vous le croyez absolument déterminant… Et puis à force de vous entendre répéter que votre tante, qui aujourd’hui vend des avions, a commencé par une école d’infirmières, vous finissez par vous convaincre qu’en matière de vie professionnelle, tout est possible. Vous finirez bien par trouver ce qui vous convient vraiment. Exactement comme pour votre vie amoureuse, d’ailleurs, qui a suivi quelques fluctuations déconcertantes avant d’atteindre une certaine sérénité…

Le choix de faire des enfants, en revanche, est beaucoup plus définitif. Il semblerait que ça dure un certain temps. Que même en secouant très fort la jambe, ils restent accrochés. Pire, quand eux essaieront de vous semer en route, c’est vous qui ne voudrez plus les lâcher !

Le choix de vos vêtements le matin aura beaucoup moins de conséquences sur le long terme. Pourtant, avouez-le, vous y passez parfois bien plus de temps que celui que vous avez mis à jeter votre dernière plaquette de pilules à la poubelle !

Le choix de votre supermarché, le choix de vos amis, le choix du film ce soir, le choix de votre balade dominicale, le choix d’un nom pour le chien, le choix de la cire ou du rasoir, le choix dans la date…

Et parfois, vous le sentez, ce choix-là aura du sens. Celui que vous venez de faire en achetant cette énorme maison de campagne, sans eau ni radiateurs, juste parce qu’elle est « tellement belle » ! Vous savez que vous n’avez pas calculé le budget jusqu’au bout, sinon vous ne l’auriez pas fait. Vous savez que vous ne vous êtes pas suffisamment projetés vers les prochains hivers, gris et pluvieux dans une maison sale car toujours en travaux, sinon vous n’y seriez pas allés. Mais vous savez aussi que vous avez eu raison de foncer sans réfléchir, parce que votre vie va changer, et c’est ce dont vous aviez envie. Besoin, même. Vous allez porter un projet,  un projet de couple, un projet de vie familiale (tournure qui plairait bien au curé qui vous a mariés !), et c’est grisant.

Alors même si vous vous plantez, si vous vous ruinez, si vous avez le nez qui coule tout l’hiver, vous aurez essayé d’attraper, avec toute la force de votre euphorie, un petit bout de rêve.

Au pire, vous rebondirez. Vous pourrez toujours, je ne sais pas, moi… vendre des avions !

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