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Débords de mère
6 juin 2011

Hormones or not hormones ?

krw_danger_pregnancy_hormones_funny_tshirt-p2355030670577873864pn5_400L’avantage quand vous êtes enceinte, c’est que vous pouvez faire endosser absolument tous vos défauts – bien que vous en ayez peu – à vos hormones.

Vous êtes fatiguée, sur les nerfs, à fleur de peau ? Vous n’y êtes pour rien, ce sont les hormones ! Vous pleurez pour un rien ? N’avouez surtout pas que ça fait des années que les pubs Nutella vous tirent des larmes, désormais c’est la faute aux hormones, bien sûr ! Encore les hormones, quand vous ressentez le besoin irrépressible de vous goinfrer de tartiflette ou de chocolat, rien à voir avec une grosse fringale honteuse… Allez-y pour voir, faites un peu la gueule, comme ça, gratos, juste parce que vous n’avez envie de parler à personne : la justification est imparable !

Mais attention, tâchez de ne pas être trop imbuvable, ou du moins pas trop souvent, ça risquerait de se retourner contre vous. Parce que la grossesse a aussi un inconvénient. Je ne parle pas du fait de  devenir une baleine essoufflée. Ni d’avoir la gerbe. Ni des vergetures. Ni de la privation d’apéro, d’huîtres, de fromages qui puent…  D’accord, il y a tout ça, mais aussi, et surtout, la possibilité que d’alliées, vos hormones deviennent des ennemies face au monde réel autour de vous.

Il se peut que tout ce que vous disiez, en particulier s’il s’agit d’une opinion contraire à celle de votre interlocuteur,  perde tout son sens, et donc toute portée sous le fallacieux prétexte que vos propos soient dictés par vos hormones. Un exemple totalement au hasard (toute ressemblance avec des personnes réelles serait pure coïncidence), prenez la conversation de couple en fin de soirée :

Elle : « T’es peut-être pas obligé de te servir encore un verre, si ? »

Lui : « Rho, ça va, t’es chiante, on dort là de toutes façons ! » (Peut bien sûr alterner avec « on voit quand même pas souvent les copains » ou « quand c’est toi je ne dis rien »)

Version grossesse :

Elle : « T’es peut-être pas obligé de te servir encore un verre, si ? »

Lui : « Rho, ça va, t’es chiante quand t’es enceinte ! »

PAF ! Alors que vous n’avez pas changé de discours, si ce n’est que vous l’avez peut-être plus souvent, eu égard au fait que vous êtes passée de une fois sur deux à deux fois sur deux « capitaine de soirée », votre interlocuteur quand à lui ne cherche même plus à se justifier…  Seules vos hormones sont à présent responsables de cette remarque totalement infondée et surtout très rabat-joie…  Et ça fonctionne aussi avec votre refus de batifolage, et même, hors couple, avec votre défense un peu virulente des femmes qui portent plainte contre DSK ou Georges Tron…

Et, pour vous, ce « quand t’es enceinte » fait toute la différence. Ca vous agace, ça vous irrite, ça vous fout en boule… Non mais, comme si vous n’étiez plus à même de faire la moindre réflexion, ou un quelconque commentaire sensé sur l’actualité ! Sous prétexte que vous portez la vie, vous n’êtes plus bonne qu’à conduire et vous taire ! Comme vous les comprenez, désormais, toutes ces intellectuelles obligées de choisir entre écriture et maternité… Vous êtes brimée, emprisonnée par cette gestation animale à laquelle aucun homme ne sera jamais soumis !!

Non mais oh, vous n’en feriez pas un peu trop, là ? Enfin, tout ça n’a pas vraiment d’importance, ce sont  sûrement les hormones qui parlent...

 

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