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Débords de mère
27 juin 2011

Dodo !

51QNF1DT8SL__SL500_AA300_Vous l’avez encore entendue. Cette horrible vérité vous a atteinte plusieurs fois déjà, assénée par des parents qui ont réussi là où vous avez échoué…

Cette nuit encore, votre fille de 6 ans est venue vous réveiller à 2 heures du matin, sous prétexte qu’elle avait perdu son doudou. Qui était sous son oreiller, hum, hum (raclement de gorge agacé). Il faut savoir, si vous n’êtes pas parents, que ce genre de situation est un peu hors norme, car à 6 ans, on dort. Et si on se réveille sans doudou – pour peu qu’on ne puisse pas se passer de doudou à cet âge  – on ne va pas réveiller ses parents pour ça.

Bon, évidemment, en terme de sommeil enfantin, tout est possible : du co-sleeping pour les nostalgiques de Woodstock, à la chambre insonorisée pour ceux qui, entre paix et amour, choisissent plutôt d’avoir la paix.

Toujours est-il que vous, durant les trois premières années de vos enfants chéris, vous auriez vraiment bien aimé dormir, la nuit. Parce que trois ans de nuits hachées, on ne s’en rend pas forcément compte, mais ça use. La santé, la patience, le couple… On finit sur les rotules, à fleur de peau, et on devient même parfois franchement désagréable. Surtout avec ses enfants. Parce qu’on se dit que c’est quand même un peu de leur faute…

Et voilà qu’on vous balance, encore une fois, la phrase qui tue. Qui vous souligne en rouge que vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même. « Nos enfants ont toujours bien dormi. Il faut dire qu’on leur a fait comprendre très tôt, en les laissant pleurer, que la nuit, on dort ! »

Ben oui, d’accord, mais votre chambre a toujours été proche de celles des enfants. Alors quand ils pleuraient, vous les entendiez vraiment très, très bien… Et est-ce votre faute si avec leurs larmes, une boule vous montait dans la gorge ? Vous ne pouviez pas vous empêcher d’imaginer ce que votre tout-petit pouvait ressentir, seul et sans défense dans sa chambre noire… Evidemment, avec votre amoureux allongé près de vous pour vous protéger des monstres et des cauchemars, c’était facile pour vous de dormir paisiblement ! Quelle injustice alors, de laisser votre bébé tout seul, perdu, abandonné, après neuf mois dans votre ventre… Il aurait fallu être un monstre d’insensibilité pour lui infliger ça plus longtemps ! Non. C’était trop dur. Après 10 minutes de pleurs déchirants, vous n’y teniez plus, et alliez libérer la chair de votre chair de ses angoisses nocturnes, la rassurant sur votre amour inconditionnel, et écartant du même coup un sentiment d’insécurité affective qui aurait pu faire d’elle un enfant timoré et craintif… Plus tard, c’est la fatigue et la lassitude qui vous faisaient répondre à ses demandes : doudou, tétine, pipi, de l’eau, cauchemar… Plus vite le problème serait réglé, plus vite vous pourriez vous rendormir !

Alors évidemment, il recommençait la nuit suivante. C’était un cercle vicieux que vous aviez contribué, par votre seule faiblesse, à mettre en place, et dont vous ne parveniez plus à sortir… Vous avez beau vous répéter que tout de même, certains enfants dorment mieux que d’autres et que vous n’avez pas eu de bol, votre orgueil se trouve malgré tout profondément blessé lorsque vous entendez ces petites phrases.

Mais tout ça, c’est bien loin. Ça fait presque deux ans, maintenant, que les réveils nocturnes sont exceptionnels. Vous êtes sereine, une mère admirable, une épouse dévouée… Alors profitez-en, mais vraiment bien à fond, et dites à votre famille d’en faire autant, parce que dans cinq mois…

…Ça recommence !

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