C'EST FOU COMME ON OUBLIE !
Je m'étais juré que jamais, au grand jamais, je ne prononcerai cette phrase. C'est ridicule !
Comment voulez-vous qu'on oublie la fatigue des nuits hachées, le son des pleurs, l'odeur du lait (régurgité) ? Comment oublier la pression des doigts de bébé quand on lui tend l'index, son bruit quand il tète, son premier rire ? La douceur de son crâne, le mouvement de sa fontanelle ?
Impossible d'oublier la fréquence des couches à changer ou le nombre de volumes d'eau pour une mesure de lait en poudre ! On a fait TELLEMENT de biberons ! Et pour avoir vécu avec Laurence Pernoud plusieurs années à la place d'honneur dans la cuisine, je ne pouvais décemment pas oublier le rythme de la diversification des aliments !
Inimaginable d'oublier l'âge des premiers pas, l'âge des premières dents, l'âge des premiers mots ! Pour qui me prend-on ? Une mère indigne ?! Pour l'âge des premières nuits, dix ans après j'attends toujours, mais bon...
Récemment, on a reçu des amis à la maison pour le week-end. On adore, la maison s'y prête, et la campagne est belle en automne. En plus on aime les amis. Ils ont des enfants qui s'entendent bien avec les nôtres, c'est cool, ils jouent ensemble aux lego, à cache-cache... sauf leur petite dernière, évidemment, qui est encore un bébé. Un bébé de 13 mois.
Oui, 13, enfin je crois que c'est ce que sa mère m'a dit... Parce qu'à vue de nez, j'aurais dit entre zéro et deux. Ce qui est juste, mais un tantinet moins précis. Bref. J'avais gardé pour cette mignonne un bol de riz, avec de la viande, il en restait un peu, je me suis dit que ça ferait ça de moins à préparer. Sympa. Sauf qu'elle ne mange pas encore de riz et de viande, ben non, pas déjà, seulement des purées. D'ailleurs, il n'était pas utile non plus de lui garder une place à table avec les grands, ou d'envisager la faire dormir sur un matelas par terre avec eux...
On peut en quelque sorte considérer tout cela comme des oublis, soit, mais d'un enfant à l'autre, aussi, c'est tellement différent !
Et puis, il faut l'avouer : c'est fou comme on oublie !