UN DERNIER POUR LA ROUTE ?
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Et donc, ça y est, elle a eu trois ans.
Bon, les anniversaires, bien sûr, on est toujours content pour eux, on n'est pas des monstres. Mais là, au bout de trois enfants, j'en suis déjà à mon 19ème changement d'âge... Donc ça reste entre nous, mais je commence à m'habituer. A m'en foutre un peu, si on veut aller par là.
Attention, hein, je fais tous les efforts qu'il faut pour qu'ils ne se rendent compte de rien : j'invite leurs copains, je gonfle des ballons, je les prends en photo, je prépare des gâteaux en forme de... de moule à gâteau, je leur offre des cadeaux, mais il faut bien avouer que le bouleversement n'est pas profond en moi a chaque nouvelle bougie soufflée. Je ne chiale pas ma mère trois fois par an.
Mais bon.
Là, quand même, elle vient d'avoir trois ans. Et c'est la petite dernière. Précision pour les néophytes, trois ans c'est à peu près l'âge où un petit d'homme marche depuis un bail, parle de façon compréhensible pour d'autres que ses parents, va à l'école, n'a plus besoin de couches, de tétine, de biberon, de sieste (ou presque)... Bref, l'âge auquel un bébé n'en est plus un.
Or, comme il est une chose entendue que je compte garder mon stérilet jusqu'à la (très attendue) ménopause, l'implacable conclusion s'impose : il n'y a plus de bébé dans ma maison. Ce temps est révolu.
Je m'en réjouissais avec véhémence, force est de constater que ça me fait un drôle d'effet. J'avais hâte de remiser la chaise haute et la baignoire en plastique dans la grange, et d'envisager enfin des sorties familiales sans me soucier de l'heure du bib...
Mais ça implique que je n'aurai plus jamais sur le ventre, au cœur de la nuit, un tout petit bébé endormi, tout chaud, la tête dans le creux de mon cou...
Ça ne va peut-être pas me manquer au point de recommencer, c'est vrai, mais je peux le dire maintenant, surtout si ça reste entre nous : j'ai aimé ça, passionnément !